La situation des femmes au Darfour

Publié le par amoruso78

Famille de réfugiés dans le camp de Goz Amer, est du Tchad


Depuis 2007, le conflit au Darfour s’est aggravé : la force de l’Union africaine a été incapable de se défendre,

« Nous avons perdu nos maris, nos villages et nos familles et nous ne pouvons même pas nous rendre en ville ni ramasser du bois en sécurité ; cela dure depuis quatre ans
Quatre ans que les femmes, comme celle-ci qui vit dans le camp d’Al Daein, au sud de la province, vivent dans l’angoisse à chaque sortie pour se rendre au marché en ville ou pour aller chercher de l’eau, ou du bois, de plus en plus loin.
Avec à chaque pas, tous les jours, le risque d’être attaquées, violées.
Par ceux-là mêmes qui ont l’obligation de les protéger : des soldats gouvernementaux, des policiers. Par les miliciens arabes Janjawids, qui mettent en œuvre une véritable stratégie : chaque viol rappelle aux femmes qu'elles ne sont en sécurité qu'à l'intérieur des camps car la terre appartient aux Janjawids.
Par les miliciens des mouvements d’opposition au gouvernement.
Par des hommes, à l’intérieur même du camp.
Ici et là, les troupes de l’Union africaine escortaient les femmes lors de leurs déplacements : récemment, ces «patrouilles du bois» ont pratiquement cessé.
Quant aux hommes qui se risquent à sortir pour les corvées, ils sont soit battus, soit tués. 

Les femmes ont renoncé à demander justice et à porter plainte, en raison de l’impunité de fait dont jouissent militaires et policiers. Violées, elles préfèrent se taire pour ne pas entacher leur réputation (par le passé, des femmes qui avaient dénoncé un viol ont été arrêtées pour adultère), ou pour les plus jeunes, ne pas compromettre leur mariage.
Même silence de la part des très jeunes filles victimes de sévices, de relations forcées, avortant en cachette, qui parviennent à travailler dur en ville pour gagner un peu d’argent pour la famille restée au camp.

« Nous sommes sorties du camp en mai l'été dernier [2007].
On était cinq amies de treize à seize ans, et nous sommes allées ramasser du bois.(…)
L'homme a commencé à arracher ma tawb [tunique] alors que j'étais par terre, je l'ai repoussé et il est tombé.
Je me suis relevée et j'ai pris une grosse pierre pour le frapper mais un autre m'a attrapée solidement par derrière et il m'a fait retomber.
Les deux hommes m'ont arraché les vêtements et ils m'ont violée jusqu'à ce que je perde connaissance.
Quand je suis revenue à moi, j'étais nue et j'avais le corps recouvert d'urine. (…)
Maintenant, je vais bien et je suis mariée, mais je n'oublierai jamais ce qui s'est passé
»
Amina.

Avis personnel :

Le Darfour n'est déjà plus à la mode et les atrocités continuent dans une relative impunité et un total anonymat. En France, le pouvoir d'achat truste la une des médias alors que le Darfour souffre en silence. Vive la société de consommation ...

En savoir plus :

Extrait d' Amnesty International "Au Darfour, les femmes ne sont même pas en sécurité dans les camps de déplacés" http://www.amnesty.fr/index.php/amnesty/agir/campagnes/femmes/agir/au_darfour_les_femmes_ne_sont_meme_pas_en_securite_dans_les_camps_de_deplaces

Publié dans Darfour

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