N'oublions pas le Darfour : les dernières news

Publié le par amoruso78

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Dernière initiative en date, la France a pu réunir une conférence internationale sur le Darfour. Pourtant, aucune avancée concrète n’est encore perceptible.

Et pour cause, cinq jours à peine après l’annonce de la tenue de la conférence par le Président français, le 7 juin dernier, la dictature soudanaise s’était empressée de feindre d’accepter ce qui constituait l’objectif même de cette conférence, à savoir le déploiement d’une force hydride de l’ONU et de l’Union africaine, neutralisant toute velléité de coercition à son encontre.

La technique est éprouvée. Depuis le début de la crise du Darfour, la junte soudanaise est passée maîtresse dans l’art d’éviter les sanctions, ce qui lui a permis de continuer de procéder aux exactions en toute impunité, avec le soutien il est vrai d’un allié de poids, la Chine.

En à peine dix ans, la Chine est devenue le premier partenaire économique du Soudan. Elle absorbe désormais 71% des exportations soudanaises, très loin devant le Japon (12%) et l’Arabie Saoudite (2.8%). Cela permet en retour au Soudan de lui acheter des armes, que l’on retrouve entre les mains des miliciens à la solde de Khartoum au Darfour, les Janjawids.

L’implantation économique de la Chine au Soudan est d’ailleurs pas fortuite. Elle est la conséquence de l’abandon du Sud-Soudan par les pays occidentaux, suite à une guerre pour le pétrole qui fait près de deux millions de morts parmi les populations chrétiennes et animistes.

On a en effet assisté au départ de l’américain Chevron suite à la mort de plusieurs de ses employés en 1984, du canadien Talisman Energy en 2002 pour mettre fin à une campagne internationale de boycottage, et du français Total, propriétaire d’une concession de 40 ans conclue en 1980 et qu’il n’a jamais pu exploiter.

Dès lors, il faut se rendre à l’évidence, nos pays démocratiques n’ont quasiment plus aucun moyen de pression économique direct sur le Soudan. D’ailleurs, toutes les ONG s’accordent pour considérer que ce n’est pas l’hypothétique déploiement d’une force hybride d’à peine 22 000 hommes dans un pays grand comme la France qui permettra l’installation d’une paix durable au Soudan.

Il ne reste donc plus qu’une voie : convaincre la Chine, qui est représentée au groupe de contact élargi sur le Darfour, d’abandonner la dictature soudanaise. La chute de la junte permettra l’organisation des premières élections libres au Soudan depuis le coup d’Etat du Front islamique national
en 1989.

Publié dans Darfour

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